Selon une enquête dédiée d’Eurostat de 2014, 58,4% des personnes ayant obtenu l’asile en France y travaillent. Cette part augmente à 64,5% pour les réfugiés y résidant depuis 10 ans ou plus, souligne Philippe Legrain, chercheur associé à la London School of Economics et fondateur de l’institut de réflexion Open.
En 2016, le taux d’emploi global des populations immigrées dans l’OCDE était de 67,4%, contre 55,3% en France, dans le bas du classement au côté de l’Espagne et de la Belgique.
La question de l’emploi est d’autant plus sensible que des rapports d’experts, notamment le dernier en date de l’OCDE en 2017, soulignent son caractère crucial pour l’intégration.
“On peut faire plein de cours de français et de formation professionnelle mais s’il n’y a pas d’opportunité sur le marché du travail pour les réfugiés, c’est un gâchis”, note Philippe Legrain.
Dans un rapport de 2016, il estime, en s’appuyant sur des données du Fonds Monétaire International, qu’investir un euro dans l’accueil et la formation des réfugies peut générer deux euros de dividendes économiques en 5 ans.
Si le patronat se montre favorable à l’intégration de cette nouvelle main-d’oeuvre – le président du Medef Pierre Gattaz qualifiait en décembre les réfugiés de “bonne nouvelle économique” sur France Inter – les syndicats soulignent eux sa vulnérabilité, notamment pour les étrangers dépourvus de titre de séjour.
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